À l’automne 2015, le Commissaire à la santé et au bien-être annonçait une grande consultation sur le panier de services assurés dans la province de Québec afin d’orienter les débats en faisant ressortir les valeurs et préoccupations des citoyens et pour éclairer le Commissaire en vue de recommandations à faire au gouvernement quant à la couverture publique des services en santé et en services sociaux. Il procédait dès lors à un appel de mémoire s’adressant à tout organisme désirant exprimer son point de vue sur la question. L’AQP, étant fortement préoccupée par l’accès restreint aux services de physiothérapie au sein du réseau public, n’a pas hésité à faire valoir son point de vue sur la question.
Rapidement, l’AQP a mis sur pied un comité de rédaction coordonné par Luc J. Hébert, président de l’AQP, et Mme Kadija Perreault, tous deux physiothérapeutes, professeurs et chercheurs, afin de mettre en lumière certaines lacunes actuelles du système de santé et proposer des pistes de solutions réalistes aux décideurs. Le 29 janvier, l’AQP a déposé un mémoire exhaustif sur l’état de la situation des services publics de physiothérapie et proposé des cibles d’action.
Sur le plan des manquements, l’AQP a notamment relevé:
L’AQP a également démontré les conséquences de ces manquements, notamment l’aggravation des problèmes et leurs conséquences physiques et psychosociales, et illustré leurs principales répercussions en termes de pertes de revenus et de productivité, que ce soit pour les individus, leurs familles ou la société en général.
S’appuyant sur bon nombre d’études rigoureuses, l’AQP a par la suite démontré la pertinence d’un recours accru aux services de physiothérapie, par exemple pour le traitement efficace des troubles musculosquelettiques, pour la prévention et la promotion de la santé et, bien entendu, pour une reprise plus rapide des activités de la vie quotidienne. L’AQP a également fait valoir le caractère collaboratif de la pratique de la physiothérapie, c’est-à-dire la capacité intrinsèque des physiothérapeutes et T.R.P. à travailler en interdisciplinarité pour améliorer la santé des personnes et accroître la qualité des services offerts à la population.
L’AQP a proposé des cibles d’action à considérer pour améliorer l’accès à des services de physiothérapie essentiels afin de mieux répondre aux besoins de la population, soit :
L’AQP propose de renforcer l’offre actuelle et d’assurer une allocation suffisante des ressources humaines et financières.
L’AQP propose de s’inspirer de pratiques éprouvées dans d’autres pays et de certains projets pilotes réalisés au Québec, notamment le recours aux physiothérapeutes pour le triage, le diagnostic, la prescription de tests d’imagerie ou de médicaments, la réalisation d’interventions spécifiques. Les physiothérapeutes peuvent agir comme professionnels de premier contact en milieu hospitalier.
En intégrant les UMF/GMF, les professionnels de la physiothérapie amélioreraient l’accès aux services appropriés de première ligne pour une multitude de clientèles, aideraient à combler les besoins urgents et faciliteraient la prévention de problèmes chroniques.
« Il faut reconnaître l’apport de la physiothérapie pour améliorer la santé de la population et agir pour mieux utiliser les compétences des professionnels de la physiothérapie, physiothérapeutes et thérapeutes en réadaptation physique, dans l’offre de services de santé publics au Québec. » – Mémoire, p. 9
L’AQP affirme qu’un recours accru aux professionnels de la physiothérapie permettrait d’offrir les services appropriés au moment opportun, améliorerait l’équité au sein du réseau de la santé et des services sociaux et favoriserait la participation active des Québécoises et Québécois à leur société.
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